Alors que la nomination de Mickaël Berger à la tête de la JO Creusot est déjà actée, Montceau Sport est allé recueillir les impressions de son prédécesseur Romain Degranges, en partance pour le sud.
Son passage réussi à la JO Creusot, ses années au FCMB ou à Blanzy Féminines. Mais aussi son regard sur notre football local et régional, Romain Degranges revient pour vous sur près de 16 années passées sur le banc. S’il regrette que le football devient consumériste et le déclin de nos locomotives au niveau local, le technicien garde de très souvenirs des clubs qu’il a fréquenté. Un entretien passionnant et passionné à lire sans modération.
Romain Degranges aura marqué la carrière sportive de très nombreux joueurs du secteur.
Montceau Sport : Bonsoir Romain, que retiens-tu de ces six années à la JO Creusot ?
Romain Degranges : « Six ans , c’est déjà un beau cycle ! J’ai pu travailler dans un climat de confiance avec des joueurs et dirigeants que j’appréciais. Il y a eu des moments compliqués au départ, puis deux saisons où l’on a créé une belle dynamique que le Covid a réellement coupée. Le club était en R3, il est aujourd’hui en R2. J’ai un sentiment d’inachevé mais c’est souvent comme ça. »
« Le FCMB a été le point de départ … La JOC mérite d’aller plus haut »
M.S. : Après 16 saisons passées sur le banc de clubs locaux, quels moments t’ont le plus marqué ?
R.D. : « Le FCMB a été le point de départ avec 8 années de bonheur. Il y a eu les accessions des équipes de jeunes au plus haut niveau régional, puis national. C’était réellement passionnant avec des gens passionnés dans une ville qui aime le football. J’ai beaucoup milité pour la formation et je suis content de voir que le club reste moteur dans ce domaine aujourd’hui. L’US Blanzy féminines a été une expérience incroyable avec ces doublés coupe-championnat. J’ai été très déçu de ne pas parvenir à l’accession en D2 nationale lors du barrage. Ce club est lui aussi le club phare du développement du foot féminin. Enfin, la JOC a été une expérience riche humainement et riche en émotions. Ce club mérite d’aller plus haut. »
Le président de la JO Creusot Henri Trichard entouré de Romain Degrange et Mickaël Berger son successeur.
M.S. : Tu as beaucoup fait au sein des instances locales, peux tu revenir pour nous sur ton parcours ?
R.D. : « Au sein des instances, j’ai simplement été élu en tant que représentant des éducateurs au sein du comité directeur du district. Mon rôle était très limité mais j’ai défendu, il me semble, une vision du sport « Coubertiniste ». Je ne supporte plus le consumérisme ambiant et je continuerai de lutter contre le foot loisir pour les jeunes qui selon moi est une erreur. Aussi, je maintiens que le football, c’est d’abord les footballeurs et footballeuses de 6 ans à … ans. Je me place dans la ligne de Platini : les éducateurs , les arbitres sont au service des footballeurs. Parfois, j’ai l’impression que certains acteurs ont pris trop d’importance au détriment des joueurs. J’ai apprécié de travailler dans l’équipe de Gérard Popille car c’est un président de terrain, au service d’un football authentique de proximité. Je le remercie sincèrement pour son soutien. »
M.S. : Tu pars pour Marseille (raison pro), quels sont tes projets sportifs là-bas s’il y en a ?
R.D. : « Mes projets sportifs.. oui il y en a ! La baignade , la pétanque, et évidemment le Vélodrome. »
« Pour le football local, je suis plutôt pessimiste.. »
M.S. : Qu’aurais-tu envie de dire aux différents acteurs du football local avant de partir ? Et aux nombreux joueurs que tu as formés ou eu sous tes ordres ?
R.D. : « Concernant les joueurs, je veux simplement les remercier tous. Quand on est éducateur/entraîneur, on a une fonction qui nous oblige. Comme tous les entraîneurs, j’ai créé des relations particulières avec certains. Je pense évidemment à Fatah, Jessy, Aurel qui ont été moteurs pour moi, car il représente un niveau supérieur au moment où je les ai entraînés.
« Pour être entraîneur aujourd’hui, il faut s’accrocher.. »
Sur le football local, je suis plutôt pessimiste . D’abord, parce les clubs moteurs n’arrivent pas à se réunir. Moi, je suis né à Gueugnon et le FCMB m’a fait confiance. La JOC était en CFA2, L’US Blanzy féminines en D2. Il y avait des clubs formateurs partout dans le département avec des équipes au minimum en régional. C’était la ligue 2 qui emmenait tous les clubs. Aujourd’hui, le niveau est selon moi catastrophique à tous les étages. Ensuite, le football devient consumériste et on ne lutte pas contre ce fléau. Pour être entraîneur aujourd’hui, il faut s’accrocher. La beauté de la compétition et des efforts disparaît. J’espère donc que les acteurs tenteront de ramener le département à un niveau de compétition plus conforme à son histoire : ce serait bien de voir Louhans, Mâcon, Gueugnon et Montceau plus haut !! »
Romain Degranges ce mercredi soir en fin de séance. Dernière danse ce dimanche avant le clap de fin.
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Mustapha Sofi. © Montceau Sport