Nicolas Phommarath

Football – FCMB (Interview) : Nicolas Phommarath, le chant du départ

Arrivé à Montceau lors de l’été 2018 afin de prendre en charge les U17 Nationaux du FCMB, Nicolas Phommarath a récemment annoncé son départ au 1er juin. Direction la Suisse et un nouveau challenge avec les jeunes pour celui qui aura su se montrer indispensable durant ses trois saisons Montcelliennes. Interview chant du départ avec Nico, un passionné comme on les aime. Entretien.


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Partie 1 de l’entretien : Interview terrain



Montceau Sport : Bonjour Nicolas, peux-tu tout d’abord nous rappeler les circonstances de ton arrivée au club à l’été 2018 ?

Nicolas Phommarath : « Après cinq années avec le District de Côte d’Or, j’arrivais en fin de contrat et mon souhait était de retrouver un nouveau challenge. Apres un long après-midi barbecue/pétanque de juin 2018 où France-Australie se joua pour la Coupe du monde en Russie, j’ai reçu l’appel d’Aurélien Miconnet, conseiller technique PPF du 71, qui prit de mes nouvelles et m’informa que le FCMB était à la recherche d’un entraîneur pour les U17 Nationaux. Ce dernier m’a mis en relation avec le directeur sportif du club. Dans la même soirée, le coup de téléphone de Lionel Large et le mercredi suivant, j’étais dans son bureau au stade des Alouettes pour ma première rencontre avec ce dernier. Le feeling fut immédiat et l’histoire d’amour montcellienne débuta. »

Tu as eu en charge les U17 Nationaux, et plus largement un oeil sur les différentes catégories, que penses-tu avec du recul sur le niveau de la formation Montcellienne ?

« Les U17 Nationaux étaient une belle visibilité pour la formation et pour le club. Comme une équipe fanion des enfants, les passionnés venaient en nombre depuis les quatre coins du département ou de plus loin pour regarder les matchs. Les parents sillonnaient une partie de la France pour supporter leurs enfants. C’était vraiment une excellente expérience. Nous travaillions très dur la semaine pour être à la hauteur et répondre à l’exigence du haut-niveau.

Il y’a eu beaucoup de sacrifices malgré tout. C’est aussi dans ce sens que j’ai voulu travailler avec l’ensemble des jeunes du club lorsqu’on m’a demandé de donner de la vie au projet club. Il y’a un énorme potentiel, je pense réellement que c’est une chance d’avoir ce vivier, pétri de talent. L’ADN FCMB se fait ressentir lors de chaque entraînement ou match. Les enfants existent par leurs qualités sur et en dehors du terrain. Ils transpirent pour le maillot. »


« Zinedine Sassi a marqué toute une génération au club »


Quels sont les jeunes joueurs à t’avoir profondément marqué, sportivement mais aussi humainement ?

« Sportivement, j’ai eu sous mes ordres d’excellents éléments. Je peux citer Zinedine Sassi, toujours à l’En Avant Guingamp et qui fait actuellement les beaux jours de la sélection U20 Tunisienne. Ce dernier a marqué toute une génération par son parcours et son abnégation. En outre, je met une pièce sur l’avenir en espérant que Jibril Bouzaiene (né en 2008), Yanis Beaucaire (né en 2006) qui sont de très bons garçons et bons joueurs, se retrouveront au sein de l’équipe fanion du club ou en Ligue 1.

Humainement beaucoup de joueurs ont marqué mon aventure montcellienne. À l’image d’Alex Rougeot, Kévin Dupasquier pour ne citer qu’eux. Mais la palme d’or reviendra à Sidahmed Bouaza, un joueur très important au sein d’un groupe, dans le vestiaire et sur le terrain, aux qualités humaines reconnues. Le bon copain, qui continue de passer des paliers en tant que joueur et qui a su gagner le brassard de capitaine en réserve. »


nicolas phommarath fier de la progression de Sassi

Zinedine Sassi, passé par l’équipe U17 Nat du FCMB, demeure une fierté pour le club et ses formateurs.


Tu as très vite su t’entourer, entretenant de fortes relations, notamment avec les autres coachs du club. Comment s’est passée ton intégration et comment as-tu su t’imposer aux yeux des autres ?

« Je pense que nous avons toujours travailler en étroite collaboration, en toute confiance. Je dirais même en famille. Travailler avec Lionel Large, c’est facile surtout si tu lui montres que tu n’es pas une pipe en bois. (Rires) Avec toute l’équipe technique aussi c’était une régalade, nous avons toujours œuvrer pour l’intérêt du club. Au côté de Maxime Bertrand avec qui j’ai eu le plaisir de travailler quotidiennement, nous sommes devenus un couple du travail. Et par notre bonne complicité, nous avons réussi à dynamiser l’école de foot et la formation.

Je n’ai aucun doute que cela continuera pour les prochaines années à venir. Mes différentes qualités relationnelles, organisationnelles et professionnelles ont permis au club de passer un cap à la structuration. Je me suis toujours soucier du club, chaque matin je partais avec le sourire et plein de motivation. Et chaque soir je rentrais chez moi avec le sentiment du devoir accompli. »


« Avec Max (Bertrand), on est devenu un couple du travail »


Peux-tu nous parler de ton passé avant ton arrivée au FCMB ?

« Produit dijonnais, j’ai fait mes premières armes au quartier, avant de rejoindre le niveau régional jeunes et séniors du côté de Fontaine-les-Dijon et de Quetigny. Ma dernière expérience de joueur était en 2017/2018 avec les équipes R2/D2 à l’USC Dijon. (Les vrais reconnaîtront la référence pour Star Wars). Une belle et dernière expérience entre amis. J’ai commencé à entraîner à l’âge de 17 ans avec des moins de U13. Par la suite, j’ai encadré des jeunes en foot à 11, niveau district puis ligue, mais aussi découvert mes premières responsabilités (école de foot, section sportive).

Petite anecdote, j’ai eu la chance à l’âge de 23 ans d’encadrer l’équipe DH de l’AS Quetigny en intérim pendant un mois, une première expérience inoubliable (5 victoires sur 5 matchs). Et pendant cinq saisons, j’ai eu le privilège de travailler au district de Côte d’Or où j’ai pu encadrer les sélections de jeunes, animer les formations d’éducateurs, participer à l’accompagnement des clubs et au développement du football d’animation. »


Nicolas Phommarath - Grace Espoir Lalaye FCMB Clermont Foot 63

Fierté. Grace Espoir lalaye, jeune joueur talentueux formé au FCMB, a signé à Clermont Foot (L1) en mars dernier.


Le club a énormément progressé au niveau communication depuis ta venue, tu as l’air de t’épanouir aussi dans ce rôle, je me trompe ?

« Un rôle devenu important à l’ère du numérique où la communication digitale du FCMB est très suivie au quotidien. Je n’étais pas destiné à cela lors de mon arrivée, encore une fois c’était pour l’intérêt du club que j’ai réalisé cette mission. J’ai appris le métier, les codes avec le temps et oui je ne te cache pas que je me suis épanoui à être le relais du club pour le plaisir des smartphones des abonnés du FCMB. D’ailleurs, nous avons eu beaucoup de succès, j’en suis ravi. C’était très formateur et je ne doute pas une seconde que ça me servira pour mes expériences futures. »

Le FCMB t’a fait confiance en te proposant ensuite de prendre en charge l’équipe senior réserve (R2), comment as-tu vécu ce nouveau rôle ?

« Une très belle opportunité à un jeune âge (28 ans). C’était un très beau pari à relever car il s’annonçait difficile vu que l’équipe venait de descendre et qu’il y’avait tout un chantier à réaliser. Mais avant toute chose, c’était un honneur et un réel plaisir de travailler avec des messieurs du football (Foret, Large, Blanchard). J’ai eu la chance d’animer les séances en National 3, nous travaillions main dans la main avec Jean-Philippe, nous étions souvent ensemble ou régulièrement au téléphone. On prenait même nos douches ensemble ! (Rires)

Sportivement, nous étions au courant du contexte difficile, mais ce sont dans ces moments que nous apprenions le plus. Le maintien a été obtenu, c’était l’objectif principal. Entraîner une équipe réserve n’est pas l’exercice le plus facile. J’ai toujours aimé être dans les galères, c’est peut être une de mes marques de fabrique. Avant de connaître les succès, il faut connaître les échecs. »



Que manque-t-il selon toi au FCMB pour viser encore plus haut (jeunes et seniors) ?

« Le club reste une référence au niveau de la formation au sein de la grande région Bourgogne-Franche-Comté, retrouver une équipe à l’échelon national chez les jeunes serait la juste récompense des choses. Le business plan fonctionne bien jusqu’à présent. Pour les seniors, il manque la fortune d’un prince venu du Qatar et je pense que l’équipe fanion se retrouverait très rapidement en Ligue 2. »

Tu quittes aujourd’hui le FCMB pour un nouveau projet en Suisse paraît-il, peux-tu nous en dire un peu plus ?

« Je pars avant toute chose du FCMB car ma vie a été bousculé ces derniers mois pour des raisons personnelles. Et j’ai décidé de découvrir autre chose à 30 ans, une porte s’est donc ouverte pour des nouvelles aventures. Étant un boulimique de football, j’ai souhaité trouver une structure pouvant continuer à progresser. J’ai l’opportunité d’intégrer un club de Challenge League (2ème division professionnelle suisse) où je serai en charge d’une équipe de jeunes. Le défi est hyper attrayant et le club en pleine expansion. Pourquoi pas un jour me retrouver dans le staff de l’équipe professionnelle avec un poste d’adjoint fictif, à poser des coupelles et me retrouver un beau jour numéro 1 par intérim après la démission ou le limogeage du coach. (Rires) »


« Avec la fortune d’un prince Qatari, le FCMB serait vite en Ligue 2 »


Tu as noué au fil du temps de solides relations à Montceau, qu’est-ce qui va le plus te manquer ici ?

« Beaucoup vous diront que le Cheffield, le Café By Solé, ou le kebab de Mehmet Arslan me manqueront, mais en réalité ce sont les relations humaines que j’ai construis qui me manqueront le plus. J’ai fait de nombreuses connaissances grâce au football, en témoigne les très nombreux messages que j’ai reçu ces derniers jours quand le communiqué de mon départ fut officiel. Mon passage dans le 71 est une étape très importante dans mon parcours et qui sera marqué à vie. Ce sport est vraiment incroyable ! »

Parlons un peu de toi et de ta vision du jeu, du football. Quel genre de coach es-tu Nicolas Phommarath ?

« Assez calme et réfléchi, toujours dans le respect, pédagogue, juste, patient mais surtout très rigoureux. Je m’adapte très rapidement et je mets un point d’honneur à individualiser mon discours pour que chacun puisse se sentir important dans le projet. J’essaye surtout d’être entraînant, c’est le plus important pour un coach afin de tirer le meilleur de son groupe. »


Nicolas Piommarath


As-tu des modèles ? Quelles sont pour toi les caractéristiques propres à chacune de tes équipes ?

« Je suis un passionné du jeu à la nantaise, de l’Ajax et du Barça. Mes aspirations passent donc logiquement par Arribas, Suaudeau, Cruyff, Bielsa et Guardiola. Dans mon projet de jeu, mes équipes doivent s’aimer humainement, réfléchir et s’adapter, aimer toucher le ballon, être constamment en mouvement, aimer défendre, redoutables lors des transitions. Elles doivent aussi procurer des émotions et prendre énormément de plaisir, c’est essentiel ! Ma stratégie préférée est d’attirer les équipes adverses dans mon camp pour avoir de la profondeur dans le dos de leur défense. Par contre, il me faut un joueur rapide comme toi Bull, car sinon ça ne marche pas toujours (Rires). »


Jean-François BREDIN – Stéphane DA SILVA – Nicolas PHOMMARATH – Eddy NICOSIA – Sidahmed BOUAZA. © photo : FCMB.


Partie 2 de l’entretien : Interview Fun


Victoire 1/0 ou 5/4 ?

Victoire 5/4, il faut du spectacle ! Surtout après la période COVID que nous venons de traverser, les Ultras EDC-URK et les supporters veulent voir des buts !

Troisième mi-temps ou rédaction d’article d’après match ?

D’après la légende je ne suis pas trop mauvais en troisième mi-temps… (Rires)

Montage vidéo ou montage photos ?

Montage vidéo pour Jean-Philippe Foret et Lionel Large, je laisse les montages photos à Sidahmed Bouaza dans le groupe Whatsapp des éducateurs du FCMB (Rires)

Sucré ou salé ?

Un repas salé chez le chef cuisinier Maxime Bertrand accompagné d’un bon verre de vin.

Mbappé ou benzema ?

Mbappé

Gagner la Ligue des Champions ou la Coupe du Monde ?

Gagner la Coupe du Monde, quelle chance d’avoir vécu 1998 et 2018 !

Sidi ou Maxime ?

Réponse pour bientôt, j’organise un octogone chez Eddy Nicosia courant juin. Je ferai un live pour mes followers. (Rires)

Montceau Sport ou le JSL ?

Impossible de choisir entre la plume de Greg Monnot, journaliste au JSL et la tienne Bull ! Quelle chance de vous lire pour les lecteurs du monde sportif et associatif.

Montceau ou Dijon ?

Ce match-là s’est déroulé le 29 août 2020 en National 3, match nul 1-1 avec un but signé Hugo Di Piazza. T’as vu comment je t’ai détourné la question afin de rentrer paisiblement dans les deux villes ? (Rires)

Le beau jeu ou la victoire avant tout ?

Seule la victoire est belle !



Voir aussi – Le foot va reprendre sur les terrains de District en juin


Mustapha Sofi. © Montceau Sport

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