La 4ème étape de ce Paris-Nice 2021, Chalon-sur-Saône – Chiroubles, a offert le spectacle attendu avec de la bagarre, des Français aux avant-postes et Primoz Roglic, le favori de l’épreuve qui remporte l’étape et fait un premier pas vers la victoire finale.
Il était un peu plus de 11 h 15 lorsque les 157 coureurs toujours en lice de ce Paris-Nice 2021 se sont élancés des quais de Chalon-sur-Saône pour la 4ème étape les menant jusqu’à Chiroubles. À 11 h 30, le départ réel était donné à la hauteur de Cortelin. Une échappée de six coureurs se forma : Anthony Perez (Cofidis), José Joaquin Rojas (Movistar), Oliver Naesen (AG2R), Oscar Risebeek (Alpecin), Julien Bernard (Trek) et Fabien Doubey (Total), le maillot à pois. Les fuyards compteront jusqu’à cinq minutes trente d’avance sur le peloton.
Cette étape s’est déroulée sous des conditions idéales pour des cyclistes avec une quinzaine de degrés tout au long du parcours. Étape offrant le plus de points pour le classement du meilleur grimpeur, ce fut l’occasion d’une belle bataille en haut de chaque col pour les échappés. Mais le résultat fut le même à chaque fois : c’est Anthony Perez qui passe en tête au sommet du col des Chèvres, du col de la Pisotle, de la côte de Montmain, de la côte de la Roche de Solutré et du premier passage au mont Brouilly. Il portera donc le maillot à pois à l’issue de l’étape.
Une vraie course tactique
À l’amorce des 50 derniers kilomètres, la Jumbo-Visma et la Bora-Hansgrohe emmenaient le peloton afin de revenir sur les échappés. L’on assistait à une course de placement entre les équipes de favoris sur le parcours casse-pattes proposé par l’organisation, fait de routes étroites et de nombreux changements de direction. Dans la deuxième ascension du mont Brouilly, monté à vive allure par le peloton, les sprinteurs furent lâchés, à l’image du maillot vert Sam Bennett (Deceuninck Quick-Step). Mais plus surprenant, le maillot jaune Stefan Bisseger (EF) lâcha lui aussi. Devant, Julien Bernard, Bourguignon d’origine, se faisait la malle, partant seul en direction de Chiroubles.
Dans la descente, le fait majeur de la journée : la chute de Tao Geoghegan Hart (Ineos) emmenant avec lui David Gaudu (FDJ). Le Français pu compter sur son équipier Bruno Armirail pour revenir au sein du peloton et conserver ses chances au général. Mais le Britannique, dernier lauréat du Giro, visiblement touché à la main, fait une croix sur la victoire en lâchant prise. On parle même d’un possible abandon demain matin.
Julien Bernard, régional de l’étape
À 15 kilomètres de l’arrivée, sur la commune de Régnié-Durette, Rémi Cavagna (DQT), 2ème du général suite à son chrono de la veille, attaqua, suivi par Luis Leon Sanchez (Astana), pour tenter de revenir sur Julien Bernard, 1 minute devant eux. On notera la belle résistance du Bourguignon, suivi par son père sur le bord de la route aujourd’hui. Malgré une longue échappée, il résistera jusqu’à trois kilomètres du but et sera récompensé du titre de plus combatif du jour. Une juste récompense pour les Français, très en vue aujourd’hui mais jouant de malchance, à l’image du problème de dérailleur de Rémi Cavagna qui l’empêcha de jouer pleinement sa carte pour la gagne et un possible maillot jaune.
Roglic impressionnant de facilité
C’est à trois kilomètres du but que l’homme fort du peloton se mit en route, à savoir Primoz Roglic (Jumbo-Visma). Le numéro un mondial, qui découvre le Paris-Nice, s’est lancé seul à l’assaut de Chiroubles, impressionnant de facilité et de sérénité. Il s’impose avec 12 secondes d’avance sur Maximilian Schachmann (Bora), le tenant du titre, et le Français Guillaume Martin (Cofidis), renaissant après un chrono raté. On notera qu’il y a quatre tricolores dans le top 10 avec également Gaudu (7ème), Pacher (8ème) et Latour (10ème). Au classement général, le Slovène prend une nette avance et envoie un message fort à ses adversaires. Il compte 35 secondes d’avance sur Schachmann et 37 sur McNulty (UAE). Le premier Français, Pierre Latour (Total), est 10ème à 1’12’’. Le favori est donc aux manettes avant le week-end décisif sur les hauteurs niçoises.
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Antoine Cantin-Galland. © Montceau Sport