Alors que la trêve des confiseurs bat son plein, Montceau Sport est allé à la rencontre des coachs pour faire un bilan à mi-saison.
Cinquième épisode de notre rubrique « La parole aux coachs » avec Hugues Schaffer, coach de l’équipe fanion de l’US Blanzy, pensionnaire de Départemental 1. Entretien.
En quête d’un nouvel entraîneur cet été après le choix de Jordan Champliaud de se consacrer uniquement au terrain, l’US Blanzy a jeté son dévolu sur Hugues Schaffer. Ancien arbitre connu et reconnu sur tous les terrains de la région, le nouveau coach Blanzynois a également derrière lui une carrière d’entraîneur déjà bien remplie. Passant notamment par le FCMB, tout en passant ses diplômes d’entraineur. Un véritable personnage de notre football local qui s’investit pleinement dans ses nouvelles fonctions. Si pour l’heure, niveau résultats l’USB peine quelque peu, en revanche, on sent qu’une véritable dynamique de groupe se crée. De plus, l’équipe fanion étant composée de nombreux jeunes, le groupe dispose d’une marge de progression conséquente.
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Un maintien à aller chercher
Après une phase aller délicate, Blanzy se classe à la 10ème place, avec toutefois un match en retard à disputer à domicile contre Neuvy. En cas de succès le 12 février prochain face à l’ASN, Blanzy ferait un gros bond au classement (de la 10ème à la 7ème place). L’objectif sur cette 2ème partie de saison est clair, assurer le maintien en Départemental 1 au plus vite. Attention toutefois au classement du fair play où l’USB pourrait perdre quelques plumes.
Mais au vu de la qualité de l’effectif d’Hugues Schaffer, on peut être rassuré. Surtout que le club vit bien, les joueurs s’investissent, assistant en nombre aux séances d’entraînement. Le premier match face à Neuvy devrait donner le ton de cette deuxième partie de saison. Qu’on espère réussie pour le club cher au président Emmanuel Sauron. Ceci étant dit, place à l’interview du coach, à lire sans modération.
Hugues Schaffer (au milieu) entouré de Jean Claude Hamon (coach équipe B) et Julien Ciupak (coach gardiens).
Montceau Sport : Bonjour coach, peux-tu sommairement te présenter pour nos lecteurs ?
Hugues Schaffer (coach US Blanzy) : «Bonjour Bull, tout d’abord meilleurs vœux à toi pour cette nouvelle année 2023 ainsi qu’à tous les clubs, les licenciés et amateurs du ballon rond qui liront ton article. Hugues SCHAFFER, 49 ans, licencié et entraîneur principal des séniors à Blanzy. Je suis dans le football depuis 30 ans, à différentes fonctions effectuées à un moment ou à un autre comme mes 21 années d’arbitrage ou encore 15 ans en tant que membre du comité directeur du district Pays Minier et 71. J’ai effectué 16 superbes années au FCMB ou j’ai grandi en tant qu’éducateur sur différents catégories. J’aimerai d’ailleurs à ce sujet clore une parenthèse qui me tient à cœur.
J’avais décidé de m’écarter totalement du football en juin, mais après plusieurs appels de clubs et un projet intéressant de Blanzy, je me suis réengagé, mais quelques temps après. À bon entendeur, je n’ai pas été poussé vers la sortie, j’ai démissionné tout simplement pour un autre projet, et je pense avoir participé en m’impliquant grandement. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec de nombreuses personnes du club ou éducateurs à qui je rends encore des services. Je souhaite d’ailleurs le meilleur pour le club, espérant le maintien en fin de saison. »
« Les garçons sont jeunes et parfois naïfs, mais pétris de qualité »
Après cinq mois de compétition, quel regard portes-tu sur le parcours de ton équipe ?
H.S. : « À ce jour, je suis assez satisfait du travail effectué. Le projet mis en place est cohérent pour les 3 saisons à venir, et cela passe par un sérieux et un investissement de tous. Les catégories jeunes tournent à plein régime puisque les U15 et U18 sont invaincus et terminent en tête de leur groupe avec une montée en seconde phase. La préformation s’en sort également très bien, dû à la qualité des éducateurs et des consignes communes fixées.
Concernant les séniors, les voyants sont au vert puisque tous sont impliqués, le groupe est de très bonne qualité, les entraînements sont suivis avec 25 joueurs les mardis et plus de 30 les vendredis. Le seul bémol je dirai, les résultats sur le terrain, avec quelques faits et un peu de malchance en première partie de saison comme les 19 poteaux ou barre transversale touchées. Les garçons, moins de 21 ans pour la plupart, sont jeunes, naïfs ,mais pétris de qualité et leur attitude est de plus en plus positive, travaillons et soyons confiants. »
Quels seront les objectifs sur cette deuxième partie de saison ?
H.S. : « Ne nous cachons pas et assumons, ils sont simples, prendre le maximum de points et assurer le maintien le plus vite possible. Nous avons 1 match en retard, avec 2 victoires, nous revenons sur le podium, donc pas d’affolement. »
Que voudrais-tu encore améliorer dans ton équipe sur cette 2ème partie de saison ?
H.S. : « Nous avons changé de système de jeu sur les derniers matchs, et ça a plutôt bien payé, et les joueurs sont apparus plus à l’aise. J’aimerai juste que certains joueurs se lâchent autant qu’à l’entraînement et qu’on soit plus réaliste devant le but. »
« C’est facile de critiquer, puis de défiler dans les rues pour fêter les victoires »
Un mot sur la réserve, quelles seront ses ambitions sur cette deuxième partie de saison de D3 ?
H.S. : « Au vu de l’effectif, aller le plus loin possible en coupe est un objectif, tout comme les 2 premières places, ne nous cachons pas. Avec les arrivées à la trêve, la réserve est fortement renforcée, et les garçons prennent de plus en plus de plaisir. »
L’actualité football est riche en ce moment, que penses-tu des remous actuels qui secouent la FFF ?
H.S. : « À vrai dire, je trouve cela scandaleux et incorrect et je ne suis plus ces infos. Déjà, trop de gens parlent et racontent leur version sans savoir, et les réseaux sociaux explosent. Je trouve inadmissible de critiquer également DD au vu du travail effectué et de le mettre en concurrence avec Zidane, qui de plus est un de ses amis. On leur donne une mauvaise image. Ce sont 2 supers entraîneurs, sinon ils ne seraient pas là aujourd’hui. Encourageons donc nos joueurs, et pas seulement quand on gagne comme ça a été trop souvent le cas. Il est facile de critiquer et de défiler dans les rues pour les victoires, alors qu’on ne va jamais voir un match en réalité. »
Parlons football et terrain. En District ou Ligue, il est parfois difficile pour un coach de pouvoir travailler tactiquement, comment gères-tu cela au quotidien avec ton groupe ?
H.S. : « Je ne me plains pas, c’est à moi de trouver les solutions pour tirer le maximum des joueurs présents. Mes 25 joueurs les mardis et 33 les vendredis sont assidus et adhèrent aux séances. À ce jour, enfin depuis mi-novembre, le souci ce sont les terrains en herbe qui sont impraticables. On jongle alors avec les 2 stabilisés, nous obligeant les vendredis à couper le groupe en 2 en fonction des équipes du week-end.
On s’adapte sur les séances, notamment pour travailler certaines situations. Ce sont les aléas, mais mes 2 coprésidents mettent tout en œuvre pour améliorer ce quotidien sur un projet d’avenir. Allez je me lance, ça fera parler, peut-être un synthétique à Blanzy dans les années à venir, qui sait.. »
« Un souhait ? Allez, peut être un synthétique à Blanzy.. »
Pour conclure, une question ouverte, si tu avais une baguette magique, que changerais-tu dans le football amateur actuel pour l’améliorer et pourquoi ?
H.S. : « Sans langue de bois, le haut niveau et l’attitude de certains est une honte sur les terrains et ce n’est pas un bel exemple pour les jeunes. Un coup de poing en district vous coûte 6 à 12 matchs alors qu’en ligue 1 avec le même règlement c’est 3. Attention, je ne cautionne pas ces faits. Également quand je vois les réseaux et les gens qui critiquent Clément Turpin à en être méchant, je suis content qu’il vienne d’être désigné 3ème meilleur arbitre mondial, ça en fera peut-être taire certains.
Un coup de baguette pour effacer ce mauvais état d’esprit serait bien, tout comme certains éducateurs qui se permettent déjà de prospecter des joueurs ouvertement sur des tournois futsal en leur racontant des bobards, c’est malsain. J’ai de ce côté là moi encore du respect. Pour conclure, à Blanzy, je ne changerai rien et ne voudrais aucun joueur à la place de ceux que j’ai déjà, ils sont extraordinaires. »
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Mustapha Sofi. © Montceau Sport