Ce dimanche 7 mars débute la 79e édition de Paris-Nice. Huit étapes auxquelles prendront part les 161 coureurs engagés sur la Course au Soleil. Une étape sera scrutée de près en Saône-et-Loire : la 4ème entre Chalon-sur-Saône et Chiroubles.
L’édition 2021 de Paris-Nice, dont le départ sera donné dimanche prochain 7 mars dans les Yvelines, apportera des enseignements sur l’état de forme d’une partie des acteurs majeurs du peloton cycliste, alors que les repères sont encore imprécis à ce stade de la saison surtout après les reports et annulations de course enregistrés dans les premières semaines de l’année. En tout cas, le parcours de cette édition promet du beau spectacle avec toute la panoplie des parcours possibles : sprints, contre-la-montre, arrivée au sommet, étapes pour puncheurs. Le début de la Course au Soleil est toujours piégeux.
Les conditions météorologiques sont bien souvent capricieuses avec du vent et de la pluie. La première étape, longue de 166 kilomètres autour de Saint-Cyr-L’école, est difficile à cerner. Des bosses rythmeront le final et pourraient mettre en difficulté les sprinteurs pour laisser place aux attaques tranchantes des puncheurs. En plus, cette première étape décernera le premier maillot jaune de leader ! La deuxième étape entre Oinville-sur-Montcent et Amilly (188 kms) semble promise aux sprinteurs. Mais le vent pourrait jouer un rôle déterminant dans le déroulement de la journée. Dès le mardi 9 mars, ce Paris-Nice 2021 prendra une nouvelle tournure. En effet, la 3e étape n’est autre qu’un contre-la-montre individuel de 14,4 kilomètres autour de Gien. Idéal pour réaliser une première hiérarchie et constater les forces en présence.
95 kilomètres en Saône-et-Loire
Le lendemain, la Course au Soleil fera étape en Saône-et-Loire avec un départ de Chalon-sur-Saône pour 188 kilomètres. Le peloton passera par Laives pour atteindre le Col des Chèvres. Puis enchaînera avec les cols de Brancion et de la Pistole. Après un passage à La Roche-Vineuse, les coureurs passeront à Prissé pour monter la côte de la Roche de Solutré. Enfin ils rallieront le Rhône avec un final très difficile du côté de Chiroubles, l’arrivée se situant au sommet d’une bosse de 7,3 kilomètres à 6% de moyenne. Après deux étapes pour sprinters, le samedi, veille de l’arrivée finale à Nice, le col de La Colmiane se dressera sous les roues des coureurs. Les 16,3 kilomètres à un peu plus de 6% de moyenne scelleront presque définitivement le classement général. Il ne restera plus que la dernière étape autour de Nice pour en terminer avec la 79e édition.
« Paris – Nice ». Crédit : A.S.O./ Fabien Boukla
Les favoris, un duel Schachmann/Roglic ?
Dans la planète vélo déjà tremblante de mars 2020, l’Allemand Maximilian Schachmann s’était imposé avec autorité en prenant les commandes dès la première étape. Rien ne garantit cette fois-ci un show équivalent sur le parcours de Saint-Cyr-l’Ecole. Mais rien ne lui interdit non plus de croire à un doublé en fixant rendez-vous à ses rivaux sur le chrono de Gien, puis à Chiroubles ou encore à La Colmiane. Ses plans pourraient toutefois se heurter à un obstacle majeur nommé Primoz Roglic, qui fera la première apparition de sa carrière sur le Paris-Nice, épaulé chez Jumbo-Visma par George Bennett et Steven Kruijswijk.
Le titre à conquérir à Nice peut lui sembler promis, mais il arrive aussi au numéro 1 mondial slovène de ne pas gagner ! Le répondant pourrait par exemple venir du Team DSM, anciennement Sunweb, qui avait commencé le millésime 2020 en animant remarquablement Paris-Nice avec Soren Kragh Andersen (vainqueur du chrono de Saint-Amand-Montrond) et Tiesj Benoot (2e du général). Les deux hommes seront cette fois-ci accompagnés de l’Australien Jai Hindley, 2e du Giro 2020 et qui pourrait avoir son mot à dire.
Bon à savoir
La dernière édition a été remportée par l’Allemand Maximilian Schachmann, alors que la dernière étape a du être annulée en raison des risques. Bernal, Soler et Henao sont les précédents vainqueurs.
Ineos-Grenadiers en reconquête
Paris-Nice 2021 sonne également comme une convocation pour le Team Ineos-Grenadiers à montrer un nouveau visage après une année 2020 mitigée. L’équipe britannique a précisément mobilisé celui des siens qui a le plus brillé en s’imposant sur les routes d’Italie. Tao Geoghegan Hart sera pour l’occasion épaulé par Richie Porte, 3e du Tour de France et double vainqueur sur la Course au soleil (2013, 2015), qui retrouve les rangs de la formation de ses plus gros succès. Pour porter la contradiction, les coureurs français ont affiché lors de leurs premières sorties des dispositions permettant de prétendre aux premiers rôles. C’est le cas pour David Gaudu, vainqueur le week-end dernier en Ardèche, tandis que Warren Barguil et Guillaume Martin se sont également montré entreprenants.
Un plateau de sprinters XXL
L’examen de la liste des engagés annonce aussi une bataille féroce pour tous les bouquets en jeu durant la semaine. Les chasseurs de classiques comme Bob Jungels, Philippe Gilbert, Matteo Trentin, Mads Pedersen, Dylan Teuns ont par exemple les yeux tournés vers les étapes de Chiroubles ou de Biot, alors qu’il faut s’attendre à des sprints de tout premier niveau à Saint-Cyr, à Amilly ou à Bollène.
Le plus prolifique de l’année 2020, Arnaud Démare, s’est déjà imposé à trois reprises sur des étapes de Paris-Nice, mais sera confronté à un énorme plateau de sprinteurs : Sam Bennett, Pascal Ackermann, Alexander Kristoff, Michael Matthews, Sonny Colbrelli, John Degenkolb, Giacomo Nizzolo, Jasper Philipsen, Nacer Bouhanni, Bryan Coquard, Christophe Laporte ou Hugo Hofstetter ne candidatent certainement pas à des rôles de figurants. Il n’y aura néanmoins pas de place pour tout le monde au premier rang.
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Antoine CANTIN-GALLAND. © Photos : A.S.O./ Fabien Boukla. © Montceau Sport 2021.