Football : Retour sur le changement de philosophie payant du FCMB

Relégué au niveau régional pour la première fois depuis 20 ans en fin de saison dernière, le FCMB a opté pour un virage à 180 degrés dans sa politique sportive en misant sur une majorité de joueurs du cru. Un choix payant qui risque de durer. Analyse de la métamorphose réussie du club montcellien.


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Montceau se prépare à retrouver le niveau national, après son accession obtenue avec brio. Le succès lors de « la finale » du groupe face à Chalon est déjà oublié. Car l’heure est à la préparation du prochain exercice. On peut cependant prendre le temps de revenir sur une saison 2023/2024 qui restera comme un point de bascule dans l’histoire récente du FCMB. En effet, l’été dernier a été marqué par le départ brutal de la présidente Nicole Pietka, démissionnaire après une petite révolution au sein du club. Pour la remplacer, un duo a été nommé, Nicolas Flèche et Éric Fournier. Ces derniers étant les instigateurs d’une politique sportive plus ancrée sur les joueurs locaux et le retour d’anciens cadres.

 

Des finances saines, des risques mesurés

Financièrement, le club est entré dans une ère d’austérité qui finalement s’avère payante côté sportif. À son départ, l’ex présidente a pris le soin de laisser des comptes sains. Et le club n’a pas souhaité faire de folie pour son retour en R1 qui, avec la réforme actuelle, pouvait durer. Il y a encore peu, avant la période COVID, Montceau était encore à l’heure des contrats fédéraux. Une politique sportive qui n’offrait aucune stabilité au niveau sportif. Car si un joueur brillait un peu trop lors de son passage au club, « il était systématiquement sollicité ailleurs » nous confie un proche du staff. « Pour 500 euros de plus, beaucoup sont logiquement tentés de partir ».

Si on revient un peu plus en arrière, on se rend compte que lors de l’époque Chandioux/Large, le FCMB alors en CFA (ou N2) avait un effectif beaucoup plus stable. Et ce, malgré le fait que la majorité des joueurs n’étaient pas du cru. L’exemple du goleador Robert Bonifacino resté plusieurs saisons au club est sans doute le plus marquant. La stabilité de l’effectif a offert de nombreux maintiens malgré un budget souvent inférieur au standard du N2. Or, lors des derniers exercices en N3, lorsque le club réalisait un bon coup sur un joueur, souvent ce dernier ne s’attardait pas dans notre pays minier. Et à chaque intersaison, il fallait s’atteler à renouveler l’effectif à minima de moitié. Une situation qui ne permet pas de pérenniser le club au niveau national.


« On peut faire venir tous les joueurs qu’on veut, mais l’histoire ça ne s’achète pas.. »


Le FCMB renoue avec ses racines

« Quand tu as des mecs du cru sur lesquels tu peux t’appuyer, là tu peux travailler sur la continuité » nous confie Didier Rancier, partenaire de jeu dès son enfance de Lionel Large et Christophe Forest alias Bulle. L’objectif de cette intersaison sera déjà de conserver la grande majorité de l’effectif ayant permis au club de retrouver le N3. Parmi les bonnes pioches des joueurs qui ne sont pas du cru, on ne peut pas ne pas mentionner le dernier rempart souvent décisif Kenny Philippe. Ce dernier ayant des attaches dans le département, il devrait poursuivre l’aventure au pays des mines.

Pour les autres, il faudra patienter. Car si certains travaillent en parallèle chez des partenaires du club, si on leur propose un contrat fédéral, il sera difficile de les retenir. D’où l’intérêt d’avoir dans son effectif des jeunes formés au club. Ou encore des anciens cadres qui connaissent la maison sur les bouts des doigts à l’image de Jérémy Cretin, Romain Goulliat ou encore Morad Merabi. Des joueurs sur lesquels on peut d’appuyer et qui ne partiront pas « pour un petit billet en plus ailleurs ». Le souci quand on a des clubs voisins aux moyens plus conséquents, faire venir des joueurs de l’extérieur devient plus compliqué. Les premiers choix n’étant pas pour Montceau.


Montceau credit FCMB


Le nouveau N3, un championnat semé d’embûche

La saison prochaine sera forcément difficile pour le FCMB qui fera partie des plus petits budgets de N3. Mais le défi de se maintenir ne parait pas impossible, loin de là. Reste la partie recrutement, le staff recherchera sans doute à renforcer son effectif avec quelques joueurs soit d’expérience ou en devenir. Mais avec une idée conductrice qui ne change pas depuis l’été dernier, garder une équipe à l’identité locale affirmée. Moins d’argent mais plus d’idées. Moins de paillettes mais plus de solidarité, le Montceau nouveau pourrait continuer d’en surprendre plus d’un. Reste désormais à connaitre l’identité de ses futurs adversaires. À priori et sauf surprise, Montceau pourrait retrouver l’UF Mâconnais (relégué de N2), Gueugnon et Louhans Cuiseaux sur son chemin. Sachant que le Racing Besançon descend aussi, le groupe de N3 risque d’être très relevé.


Voir aussi – Interview d’Olivier Roiatti (arbitre du CS Sanvignes)


Mustapha Sofi. © Montceau Sport

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